Témoignage de Rachel

Rachel a longtemps souffert d’un défaut d’audition. Elle nous parle de ce qu’elle a vécu avant et après la pose de son appareil. Merci à Rachel 65 ans, qui a bien accepté de partager son expérience.

La découverte de la surdité

À 12 ans, je rencontrais déjà des difficultés, je me rappelle, je ne comprenais plus ce que disait ma prof à l’école. J’ai commencé à copier sur ma copine pendant les cours. Aux repas de famille, je comprenais souvent à côté. Je ne comptais plus les malentendus me faisant souvent passer pour une véritable arriérée, ou encore une fille qui ne cesse de se faire remarquer, en demandant de l’attention.

La surdité étant un handicap invisible, pendant très longtemps il a fallu que je m’accommode. On ne se rend pas compte à quel point c’est épuisant de faire tant d’efforts pour comprendre. Mais je pensais que c’était normal, que tout le monde faisait cet effort.

La décision de l’appareillage

C’est bien plus tard, en vacances que j’ai réalisé. C’est étrange j’ai maintenant 65 ans, c’est loin tout ça, et pourtant j’ai l’impression que c’était hier. Un soir il faisait nuit, on était autour d’une table. Quel cahot ! Incompréhension totale. Pourquoi entendent-ils, eux, dans le noir avec tant de facilité ? ? C’est là que je me suis aperçue que je n’entendais que par les yeux.

A 28 ans, je consulte pour la première fois un ORL. On m’a diagnostiqué 50% d’audition en moins à chaque oreille.

Frustration, isolement, fatigue, ont eu raison de ma force morale et j’ai décidé de m’appareiller.

C’est une étape quand même. Pas facile d’accepter cela. Bien sur à 28 ans, vous vous doutez bien que je souhaitais l’appareil invisible. Hélas ! Trop jeune, conduit auditif trop petit, il n’avait pas atteint encore sa taille adulte. L’audioprothésiste m’explique que j’y aurai droit dans quelques années. Et hop aides auditives externes. Olala quelle angoisse. Je pense tout de suite « heureusement que j’ai des cheveux ».

Les premiers jours avec les appareils

Le jour fatidique arrive. Et me voila équipée. Ouah, quel changement, je commence à entendre les moindres bruits, jusqu’au froissement du papier. Ma voix est déformée. Est-ce que je parle vraiment comme ça? Les bruits de la rue m’agressent. Un enfant qui crie dans le bus me fait sursauter.

Étrange sensation, mais il faut bien avouer que ça me change la vie. Je comprends ma sœur même si elle est dans mon dos. Un soulagement ! Plus besoin d’autant de concentration. C’est tout simplement merveilleux, je revis.

Je dois reconnaître que mes aides auditives m’ont permis de sortir plus souvent avec mon compagnon. Pour la première fois j’assiste à une pièce de théâtre pour laquelle je ris parce que je comprends et non pas pour suivre la foule. Cela fait un bien fou.

Ce qu’il en est à présent

Aujourd’hui, je suis appareillée depuis des années, cela fait partie intégrante de moi. Je ne me vois plus vivre sans. J’ai pu tester les appareils invisibles grâce à leur miniaturisation. Je les ai finalement délaissés pour des appareils rechargeables, connectés à mon téléphone et à ma télévision ! V.E.R.I.D.I.C.T ! ! C’est incroyable, on n’arrête pas le progrès.

Si je partage mon expérience, c’est vraiment pour transmettre un message aux jeunes malentendants. Je sais à quel point cela peut être difficile à accepter, mais lancez-vous. Vous ne le regretterez pas. Entendre est un confort de vie inimaginable..

Nous remercions Rachel pour son témoignage

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